LA RELIGION PHÉNICIENNE

Sarcophage d'une princesse phénicienne de Sicile

Création le 26 février 2021

Les Phéniciens ont installé à Tyr, à Sidon et à Biblos le culte de Baal, divinité solaire, maître du ciel et de la foudre. Mais son action, qui pouvait être violente, se trouvait tempérée par l’influence d’Astarté, déesse de l’amour, liée à l’action lunaire et au principe de fécondité. Enfin un troisième personnage divin, associé aux deux premiers, représentait le principe de l’action : Melkart à Tyr ou Eschmoun à Sidon.

Baal

Astarté

Melkart

Ces divinités constituaient la Triade "majeure".

Il est intéressant de remarquer qu'à Chypre, si proche des comptoirs phéniciens, le culte d'Astarté a laissé la place à celui d'Aphrodite. Ce nom serait en fait la version hellenisée du nom Astoret ou Aphtoret, désignant aussi Astarté. Cette divinité lunaire et principe de fécondité a été indéniablement léguée au monde grec par les Phéniciens. La déesse avait ses temples les plus célèbres à Chypre, à Cythère et sur le mont Eryx. Ces sanctuaires étaient extrêmement fréquentés, et l'on y pratiquait la prostitution sacrée, au nom de laquelle un grand nombre de prêtresses accueillaient marins et voyageurs pour le plus grand bien du denier du culte.

La religion d'Aphrodite a eu une grande vogue dans les cités méditerranéennes et en particulier à Corinthe, où l'on raconte qu'un millier d'hétaïres attendaient les pélerins. À l'époque romaine, Astarté, devenue Aphrodite, est honorée désormais sous le nom de Vénus et est considérée, grâce à son fils Enée, comme la mère du peuple romain.

Le culte s'effectuait en plein air ou dans des temples "On prie les dieux pour qu'ils pourvoient les fidèles de pain, d'eau, de laine,  ainsi que de lin, d'huile, de vin, de lait et de miel".

Il apparaît bien que l'ensemble des croyances, des cultes, des rites constituant la religion phénicienne a été dominé par la puissance tutélaire du Soleil et par l'idée de fécondité. Jalonnant les mers, tout au long de la route du Soleil, les temples d'Astarté dédiés à l'amour nous rappellent que la religion des Phéniciens fut aussi celle de la féminité universelle.

Enfin, l'élimination des divinités multiples, ainsi que la prépondérance donnée au Grand Dieu tout puissant, semblent avoir préparé - parallèlement au judaïsme - une deuxième voie vers le monothéisme.  

 Les pleureuses de la mort

Les fleurs de lotus renversées en haut du sarcophage d'Alhram, roi de Byblos, symbolisent la mort, dont la douleur est évoquée par les pleureuses, poitrines dénudées, se griffant les seins et s'arrachant les cheveux. Le cordage est le symbole de la maîtrise des mers. Sur le sarcophage figurent des lettres gravées qui sont les ancêtres de celles de tous les alphabets modernes.

La Venus de Milo