ILS EN ONT PARLÉ !

Interprétation d'une inscription "phénicienne"


Création le 28 mars 2018

Il est curieux de penser que les Phéniciens, qui ont inventé l'écriture, n'ont pas su, voulu ou pu s'en servir dans leur commerce avec les Vénètes, les Osismes et autres peuples qui vivaient en Armorique.

Ce grand point d'interrogation a incité beaucoup de "grands esprits" à s'intéresser aux moindres indices, soit pour les mettre en valeur, soit pour en faire une destruction systématique.

Un exemple : vous vous êtes installé en Bretagne. Quelle preuve de vie « archéologique » de votre présence pourra-t-on obtenir dans deux mille ans ? Un débris de carte bancaire, une petite cuillère … gast ! Il est plus facile d’obtenir mille indices qu’une preuve, comme il plus facile de contester une preuve que mille indice.

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Prenons par exemple  un article de Dominique Frère en 2008 dans « Les Annales de la Bretagne et des Pays de l’Ouest », sous le titre « Archéologie d’un mythe », qui commence ainsi : «Il n’existe pas de réelle attestation archéologique d’une présence phénicienne en Bretagne. » où il évoque des « thèses incongrues » d’auteurs qui, dit-il, tombent rapidement en désuétude et en utopie. Et de se lancer dans une « destruction massive » des affirmations massives d’ « historiens ». Mais pas un mot sur les découvertes et les fouilles récentes qui pourraient infirmer ses affirmations.

Quelques exemples :

1 - C’est en 1869 que Joachim Gaultier du Mottay, l’un des fondateurs de la Société d’Émulation des Côtes du Nord, présente cinq pièces de monnaie, découvertes au Coz Yaudet, provenant d’Afrique du nord et de Sicile phénico-punique :
Joachim Gaultier du Mottay, Recherches sur les voies romaines des Côtes-du-Nord, Saint-Brieuc, 1869 (...)
« Des découvertes de monnaies gauloises, en électron et en potin, trouvées dans les ruines du Coz Yaudet et dont on attribue l’émission ou l’usage au iiie siècle avant notre ère, ainsi que d’autres monnaies d’origine méridionale, frappées vers la même époque et recueillies des deux côtés du Guer, à Coz Yaudet d’abord, et ensuite à Plemeur-Bodou, viennent confirmer la supposition très probable que cette vieille cité a dû être, dans l’antiquité, sinon un point de relâche, du moins un atterrage accidentel pour les navigateurs de la Phénicie et du midi de l’Espagne qui se dirigeaient vers les îles Cassitérides. »
René Sanquer, « Les monnaies antiques d’Afrique du Nord découvertes au Coz Yaudet en Ploulec’h."


Cette découverte eut une grande répercussion en Bretagne mais fut rejetée par la Commission de la topographie des Gaules considérant qu’il s’agissait de monnaies rapportées par un militaire de retour de la campagne d’Alger (mais on se garde d’indiquer ni le nom ni le grade de ce supposé militaire !).
 

2 - Ou encore :
« En 1875 donc, un chercheur guérandais découvre un galet avec inscription phénicienne présenté comme une « trace de la fameuse expédition d’Himilcon ». Il s’agirait, selon un « savant orientaliste » de la Société Polymathique, de caractères grecs et phéniciens qui pourraient être interprétés de la sorte : « Mer 10 – Longueur 21 sur terrain sec – Mer 1084 ». Notons que l’auteur de cette traduction refusa toute publication de peur de devoir affronter les critiques des « compétences ». Le galet fut déposé au musée Dobrée sous le numéro 6653 mais hélas les recherches pour le retrouver demeurent vaines. Enfin, la dernière inscription demeure la plus énigmatique. Il s’agirait d’un bracelet portant une inscription sémitique découvert près du lac de Grandlieu dans la fin du xixe siècle

3 - Ou mieux :

« Notons qu’aucun vestige phénico-punique n’a été signalé dans la baie de Douarnenez, dans la rade de Brest ou à Ouessant, »

« Rappelons pour éviter tout malentendu que, selon les études scientifiques les plus récentes, l’influence du monde punique s’arrête aux côtes septentrionales de l’Espagne. »

4 - « De tous les voyageurs grecs ayant pu venir en Bretagne, c’est évidemment Pythéas qui a attiré l’attention des érudits et des archéologues. Pour expliquer la découverte d’une pièce de monnaie en or de Cyrène sur la grande plage de Lampol-Ploudalmézeau, on a supposé qu’un des navires de la flottille (?) de Pythéas avait coulé, tandis que pour d‘autres c’est forcément à bord d’un des robustes vaisseaux armoricains décrits par César que le Marseillais a « repris son périple, de l’un des ports de la côte nord, peut-être du Yaudet, vers le nord et l’île de Bretagne. »

Pourquoi Dominique Frère ne lirait-il pas les articles de la rubrique « Les Phéniciens en Bretagne » du site Dakerscocode ?
 

Ensuite, ceux qui sont pour, mais ils n'apportent pas de preuve non plus. Seulement des indices, très faibles, mais qu'on ne peut pas détruire sous prétexte qu'on n'est pas d'accord sur le fait que les Phéniciens étaient des marchands, alors que les Romains étaient des constructeurs d'empire. Leurs bases portugaises permanentes leur suffisaient largement, et ils pouvaient sous-traiter facilement les transactions commerciales à leurs alliés armoricains. Pour ce faire, il n'était pas nécessaire qu'ils fussent bac+5.


Commençons par Clis :







Avec le concours de Noujaim OSMAT-GEORGES, et d’autres, nous allons partir à la chasse  des indices de la présence phénicienne en Gaule, et pourquoi pas en Armorique ?

La suite dans un prochain article