LES PHÉNICIENS EN AMÉRIQUE ?




Création le 24 janvier 2018

Pourquoi placer cet article dans la rubrique « Les Phéniciens en Bretagne » ? 


Parce que la Bretagne a été une « plaque tournante », aussi bien qu’un carrefour de l’expansion commerciale phénicienne, comme nous l’avons expliqué dans une intervention au VIIème Congrès des Études Phéniciennes et Puniques, tenu à Hammamet, en Tunisie, du 10 au 14 novembre 2009. Himilcon, l’amiral phénicien a du remonter jusqu’à la Baltique, mais ensuite comme la navigation nordique à partir d'Ouessant était par trop dangereuse, elle a été sous-traitée à des « locaux », les Vénètes, les Osismes, ou les Vikings. On peut imaginer que certains de ces « locaux » ont pu être métissés de Phéniciens …


Qui a découvert l’Amérique ? C’est Christophe Colomb pour les premiers, les Vikings pour d’autres, les Phéniciens pour certains, les Chinois pourquoi pas ? L’Amérique a peut-être été redécouverte plusieurs fois. La seule certitude est qu’il s’agit de marins, puisque l’Amérique est une grande île.

1 - CHRISTOPHE COLOMB




Christophe Colomb n'est pas le premier à mettre le pied en Amérique. L’être humain a migré en Amérique probablement depuis l’Asie, il y a de cela 12 000 à 24 000 ans. Ce n'est pas non plus le premier navigateur à traverser l'océan Atlantique depuis l'Europe, des fouilles archéologiques ont établi que des peuples européens comme les Vikings ou des pêcheurs basques et bretons avaient déjà eu connaissance de ce nouveau continent. Ce Génois (réputé aussi pour avoir une résidence corse à Calvi) partait découvrir Cipango (le Japon) et il a découvert les Antilles en 1492. Mais de quels renseignements nautiques sérieux disposait-il ?

2 - LES VIKINGS
 

Après avoir cartographié une partie des colonies viking, les Ingstad (Anne Stine et son mari) trouvent, en 1960, les restes d'une colonie à L'Anse aux Meadows sur l'île de Terre-Neuve. Cette découverte leur permit d'être les premiers à prouver que des Vikings venus du Groenland ont traversé l'océan Atlantique pour atteindre l'Amérique du Nord, environ 500 ans avant Christophe Colomb et Jean Cabot.




Les Vikings étaient des navigateurs redoutables et redoutés incursions en Normandie jusqu’à Paris, incursions en Bretagne (Finistère nord et île de Groix), mais aussi via la Russie - à qui ils ont donné le nom - jusqu’à la Mer noire. C’étaient sans doute les « peuples de la mer » Les Égyptiens antiques appelaient « Peuples de la mer » (Peuples étrangers de la mer ou Peuples du Nord) des groupes de différents peuples venus par la mer attaquer par deux fois au moins, mais sans succès, la région du delta du Nil, sous les règnes de Mérenptah et de Ramsès III, à la fin du XIIIe siècle et au début du XIIe siècle avant notre ère, à la fin de l'Âge du bronze récent (période du Nouvel Empire égyptien). La destruction de la Grande Bibliothèque d’Alexandrie nous a privé de quantités de livres de bord que les capitaines devaient obligatoirement y déposer lorsqu’ils faisaient escale en Égypte. Le contenu de la Bibliothèque a été estimé à 400 000 volumes à ses débuts, et jusqu'à 700 000 au temps de César).

Azerbaidjan : Le célèbre anthropologue norvégien Thor Heyerdahl visita la région plusieurs fois entre 1961 et sa mort en 2002, étudiant les sites de Gobustan. En effet, les commerçants, ancêtres des Vikings, navigant sur les fleuves nord sud de la Russie, Dniepr, Volga, peuvent avoir atteint le Gobustan.


3 - LES CHINOIS

L'hypothèse de la circumnavigation chinoise est une thèse pseudo-historique exposée en 2002 par l'auteur britannique Gavin Menzies. Ancien commandant de sous-marin dans la Royal Navy, il n'est pas historien de formation. Selon lui, en 1421 sous le règne de l'empereur chinois Ming Yongle, la flotte de l'amiral Zheng He, un eunuque musulman, aurait contourné le sud du continent africain pour remonter l'Atlantique jusqu'aux Antilles. Une autre partie de l'expédition aurait franchi le détroit de Magellan pour explorer la côte ouest de l'Amérique et une troisième aurait navigué dans les eaux froides de l'Antarctique. Les côtes de l'Australie auraient même été atteintes.




Cette thèse fut élaborée à partir de l'étude d'anciennes cartes maritimes italiennes et portugaises antérieures aux voyages de Christophe Colomb et montrant des îles et territoires inconnus des Européens à cette époque, interprétés généralement par les historiens comme des îles imaginaires. L'auteur affirme que ces territoires correspondent bel et bien à des terres réelles, contredisant l'explication généralement admise. Cette thèse est toutefois très controversée en raison, non de leur situation géographique, mais de la différence d'orientation lors de leur copie sur les portulans, oubliant les erreurs commises par les moines copistes et le fait que bien que connaissant parfaitement l'usage de la boussole, les cartes de navigation chinoise du temps de Zheng He se déroulaient comme des rouleaux et n'indiquaient pas les changements de cap.

4 - LES PHÉNICIENS

La plus ancienne référence du voyage d'Himilcon est une brève mention dans l'Histoire naturelle de Pline l'Ancien. Himilcon est cité trois fois par Avienus, qui écrivit un récit poétique sur la géographie au IVe siècle. Ce périple dut avoir lieu vers 450 av. J.-C. environ. Festus Avienus cite comme sources Himilcon lui-même et des annales puniques. Il mentionne une "île sacrée", la "nation des Hibernes", l'"île des Albions".


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L’île d’Ouessant était une île sacrée européenne dont le sanctuaire a été détruit par Saint Pol (évêque de Léon). Les fouilles qui ont duré 25 ans ont permis de trouver de l’ambre de la mer Baltique. Himilcon était sans doute mandaté pour évaluer les gisements d’étain (embouchure de la Vilaine, Cornouaille) donc l’île des Albions, et pourquoi pas l’Europe du nord : la nation des Hibernes. (le réchauffement climatique n’était pas alors à l’ordre du jour). Comme on le sait, les marins ne sont pas de bois, et leurs descendants sur les côtes méditerranéennes et atlantiques, spécialement des côtes bretonnes, ont pu se fixer en Norvège …

Parmi les nombreuses théories pour savoir quelle civilisation fit voile vers les Amériques et les découvrit, l’une d’entre elles dit que les anciens Phéniciens furent les premiers.

Cette théorie devint populaire au XVIII ème siècle et elle est très liée avec les pétrographes de Dighton Rock qui sont toujours d’origine inconnue. Elle n’est pas aussi populaire que celle qui dit que les Norvégiens furent les premiers, mais cela vaut la peine d’en parler.



À la fin du XVIIIème siècle, plusieurs écoles commencèrent de présenter des idées au sujet de la véritable origine des inscriptions sur le rocher. Ezra Stiles, un théologien, auteur et aussi le septième Président du Collège de Yale, déclara que les inscriptions sont en hébreu !



Antoine Court de Gébelin, qui est principalement connu pour la popularisation des Tarot avait sa propre idée sur ce rocher. Il croyait que l’inscription était faite par des marins carthaginois qui commémoraient leur voyage sur les rivages du Massachusetts.

Dans ce XIX ème siècle, la théorie selon laquelle un groupe d’Israélites visitèrent le Nouveau Monde fut adoptée par les Mormons. Plus tard, Ross T.Christensen, un archéologue américain, estima que les Mulekites, qui sont mentionnés dans le Livre des Mormons, étaient probablement d’origine phénicienne.

Cette théorie des Phéniciens est aussi défendue dans un livre écrit en 1871 par John Denison Baldwin, un anthropologiste américain qui a écrit :


« Ce qui est connu des entreprises phéniciennes, et de l’Amérique ancienne, suggère fortement l’hypothèse que des Phéniciens établirent des colonies dans la région où des cités en ruine ont été trouvées, et y ont apporté une civilisation. Il est suggéré  qu’ils firent le voyage sur le « grand océan extérieur », et que de tels navigateurs ont dû traverser l’océan Atlantique, et il faut ajouter que de symboles semblables à ceux des Phéniciens ont été trouvés dans ces ruines américaines, et qu’une ancienne tradition du Mexique et de l’Amérique centrale a décrit les premiers colonisateurs comme des « hommes blancs barbus » qui sont venus de l’Est en bateau. »

Rien de tout cela n’est convaincant. Les inscriptions sur les pierres ne sont pas datables ni datées. Trop rares, elles peuvent être des faux modernes ou des faux anciens. Elles peuvent dériver de l’imagination d’auteurs qui ont voulu marquer leur présence. Que ces auteurs soient d’origine phénicienne via leur ascendance viking, descendants des marins de l’expédition d’Himilcon, pourquoi pas ? En l’absence d’indices datés et significatifs, il est possible de laisser libre cours à son imagination pour faire des romans historiques …





Conclusion :

Si vous voulez vous-même découvrir l’Amérique, prenez l’avion, c’est actuellement le moyen le plus rapide.