SILICIA NAMGIDE À CORSEUL

Analyse de la stèle funéraire de Silicia Namgidde à Corseul

Création le 27 juin 2011


http://www.youtube.com/watch?v=ZVKQNu_UDyQ

Au sujet de Caius Flavius Januarius

http://www.youtube.com/watch?v=ULy9nK8PMMU

Pourquoi introduire Corseul dans la rubrique des Phéniciens en Bretagne ?
Parce que Silicia Namgide, qui y repose, avait toutes les bonnes raisons d'être une descendante romanisée de ces Phéniciens globe-trotters.

Que peut-on dire de Prosper Mérimée ?
Avant la Révolution, les "pierres anciennes" étaient considérées comme des matériaux de construction. Les tentatives de la Révolution et du premier Empire - couronnées par l'égyptomania consécutive à l'expédition d'Égypte - en faveur de l'inventaire et de la sauvegarde du passé de la France se concrétisent en 1830, dans un contexte de réconciliation nationale, par la création d'un poste d'inspecteur général des Monuments historiques. Dès 1834, Prosper Mérimée parcourt alors la France en tout sens, rencontrant préfets, maires, clergé et antiquaires pour plaider la cause des monuments. À partir de 1836, il bénéficie de subventions pour "la conservation d'anciens monuments historiques et les travaux d'intérêt général dans les départements". Ces subventions sont attribuées après avis de l'inspecteur général, en fonction de ses tournées et d'après les demandes des députés et des préfets. Dès 1833, Vitet, le prédécesseur de Mérimée, avait réclamé une loi sur les monuments, loi qui ne sera votée qu'en 1887 "Si vous ne m'armez d'un bout de loi, d'ici dix ans il n'y aura plus un monument en France, il seront tous ou détruits ou badigeonnés."

La Commission des monuments historiques, à partir des choix des préfets, dresse, en 1840, une liste de plus de 1000 "monuments pour lesquels des secours ont été demandés". C'est la première liste de "monuments classés" voir

http://www.merimee.culture.fr/

Donc Mérimée en passant par Corseul traduit l'inscription de la stèle :



Consacré aux Dieux Manes.
Silicia Namgidde qui, de l'Afrique sa patrie, animée par une tendresse admirable suivit son fils, repose en ces lieux. Elle a vécu 65 ans. Cnéius Januarius son fils lui a élevé ce tombeau.

Que peut-on dire de la stèle ?
Cette stèle provient des ruines d'une église plus ancienne et a été utilisée lors de la construction de l'église actuelle, après avoir été légèrement retaillée. Peut-on en déduire que cette ancienne église avait été bâtie près d'un cimetière romain ou d'une villa romaine ? Corseul n'a pas été totalement fouillée, les maisons actuelles sont bâties sur les ruines anciennes, et peut-être avec leurs pierres. La rareté de la stèle provient-elle de la rareté de l'acte : une mère, Africaine et très vraisemblablement Tunisienne, puisque le patronyme de Namgide y existe encore, vient passer la fin de ses jours auprès de son fils, citoyen romain, notable dans une civitas perdue au fin fond de la Gaule Lyonnaise, chez les Corsiolites ?

Que peut-on dire du fils Caius Flavius Januarius ?
C'est un notable, assurément. N'importe qui ne demande pas à sa mère de venir faire un long voyage par mer pour le rejoindre au "Temple de Mars". Civil ou militaire ? On pencherait vers le militaire ou une fonction administrative importante. Fanum Martis, proche de la mer, contrôle la route - et la population - entre l'Armorique et la Normandie. La "galerie marchande", de bonne facture, permet d'écouler des marchandises romaines auprès des Armoricains.





Que peut-on dire de Corseul ?

On peut consulter avec intérêt le site :

http://armorance.free.fr/corseul1.htm

Il faut ensuite aller vérifier tout cela en visitant l'excellent Musée qui se trouve dans le bâtiment de la Mairie. On ira ensuite se recueillir dans l'église devant la fameuse stèle.