L'EMPIRE COLONIAL DES PHÉNICIENS



 Création le 19 novembre 2009

TRAVAUX SUR LA PRÉSENCE DES PHÉNICIENS EN ARMORIQUE : Louis SIRET

La vérité est que les Phéniciens ne se manifestent pas particulièrement en Bretagne. Il est courant d’affirmer qu’avant l’immigration bretonne, il y avait des Celtes, ou Gaulois, précédés eux-mêmes par des constructeurs de mégalithes, dont on ne sait rien.

 
Celui qui, le premier, a présenté une hypothèse globale convaincante est Louis Siret, archéologue, ingénieur des mines belge et faisant autorité par ses découvertes en Espagne, dans ses communications publiées par l’Anthropologue en 1908, 1919 et 1910 : Les Cassitérides et l’Empire colonial des Phéniciens.
 

Se référant à plus de 20 auteurs anciens du monde méditerranéens, innovateurs ou compilateurs, et s’appuyant sur son expérience personnelle, il estime, entre autres, que :
- Au point de vue du commerce maritime, l’Armorique se trouvait sous la dépendance du dernier port espagnol, tout comme les îles Britanniques étaient sous celle de l’Armorique ;
- Les Phéniciens et les Hébreux appliquaient à tout pays maritime le nom d’îles ;
- La situation des sites était gardée secrète par les navigateurs ;
- Il faut différencier les gites stannifères : les filons en place et les alluvions. Ces dernières beaucoup moins importantes mais plus faciles à ramasser, car déjà débarrassées de leur gangue ;
- A l’embouchure d’un ancien lit de la Vilaine, le minerai d’étain était un sous-produit du lavage de l’or.
«On comprend ainsi combien facilement les commerçants qui vinrent explorer l’Occident apprirent l’existence de gisements d’étain, puisque les indigènes les exploitaient, sans le savoir ; et avec quelle avidité ils se jetèrent sur un produit dédaigné par ceux-ci, et payé si cher dans les pays plus civilisés

Et Louis Siret a cette phrase-clé prémonitoire : «Autant les Phéniciens avaient à redouter les suites de l’introduction d’objets en métaux précieux, autant ils devaient trouver un auxiliaire puissant de leur tactique dans la propagation de leurs idées religieuses ... Faire partager leurs idées et leurs craintes religieuses par les peuples qu’ils visitaient, c’était achever la conquête morale que leur supériorité et leur pacotille avaient commencée

Enfin Louis Siret attribue la richesse mégalithique de l’Armorique à la rente minière passagère de l’étain, métal indispensable à la fabrication du bronze, seul alliage usuel dont on faisait initialement les armes utilisées dans des guerres formidables au Moyen Orient, et peut-être influencée par les besoins des immenses armées chinoises ( consulter à ce propos l’Art de la Guerre, de Sun Tsu ).