DANS L'OMBRE DES PHÉNICIENS



Création le 31 octobre 2019

Lorsque Camille BUSSON, ingénieur des Ponts et Chaussées, et passionné de navigation hauturière, met le cap sur Cadix et Carthage, il voit la mythique "Route de l'étain" émerger de son étrave. Les recherches qu'il entreprend sur les navigations phéniciennes et puniques  lui font découvrir alors  ces deux mille ans d'Histoire de la Bretagne méridionale, trop méconnue et entachée d'idées fausses.


Cum César in Galiam venit ... : Après une jeunesse dissolue, César fait de la politique. En 63 av. J.-C., il renonce à son futur mandat de proconsul sur la Macédoine, qu'il céde à son collègue afin de s'en faire un allié dans l'affaire Catilina. En 59 av. J.-C., Jules César reçoit trois provinces (Gaule narbonnaise, Gaule cisalpine et Dalmatie) pour un mandat de cinq ans. Ce n'est pas suffisant pour lui  et il déclenche la "Guerre des Gaules" dont il justifie l'utilité dans un compte-rendu qu'il adresse au Sénat qui avait mis à sa disposition des légions.

Montée des eaux dans l'ouest de l'Armorique
 Mais le monde du nord de la Méditerranée était double : d'une part les Celtes qui habitaient dans presque toute l'Europe, et les habitants du Monde atlantique : Portugal, Vénètes et Osismes, Gallois, Irlandais et Écossais. Leurs monuments mégalithiques, dolmens, menhirs et cairns sont maintenant en partie sous le niveau de l'Océan. 

Périples d'Hannon au sud, de Himilcon au nord
L'ennemi séculaire des Romains était Carthage, la "Ville nouvelle" des Phéniciens. Les guerres puniques en font foi. Or l'ouest de l'Armorique était quasiment sous influence carthaginoise, une escale pour la recherche du plomb et de l'étain, en échange de vin, d'huile et d'autres produits. Lors d'une bataille navale où le vent vint à manquer à la flotte carthaginoise, l'avantage revint aux galères romaines. César fit mettre à mort le Sénat et vendre le reste ... 

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Et Camille Busson de se lancer dans une révision "impertinente" de l'histoire de la Bretagne. L'Homme de Néandertal apparaît vers 500 000 ans dans le sud de la Bretagne.


Toutes les populations qui vont suivre connaîtront jusque vers -8 000 une suite ininterrompue de cataclysmes liées à trois glaciations et des oscillations du niveau de la mer allant de -120 m à + 20 m. De quoi rêver en prévision d'un nouveau dérèglement climatique du XXIème siècle.

Menhir de Locmariaquer
L'homme du Mésolithique devient "pêcheur", symbolisé par l'homme de "Téviec", du nom de l'îlot sur la côte sauvage de Quiberon (-6 000 ans). Au 5ème millénaire, la civilisation mégalithique connaît son essor : le grand menhir de Locmariaquer précède de 2 500 ans les obélisque de Louksor.

Vers -2 500, une ultime vague indo européenne, les Celtes, envahissent l'Europe. La Bretagne reste en dehors de cette invasion et développe une civilisation du fer et du bronze, qui attire les Phéniciens, amateurs d'étain, et qui vont commercer jusqu'en mer d'Irlande. Les tentatives de nier cette civilisation se multiplieront jusqu'à la datation scientifique au carbone 14.

Vers -1 100, des périodes de grand froid ravagent les cultures et provoquent en Méditerranée l'invasion des "peuples de la mer". Puis l'étain devient le métal indispensable, et une colonisation commerciale phénicienne s'enracine, particulièrement en Armorique, à partir de Cadix, le centre des activités.

Colonisation commerciale, mais aussi spirituelle : Tanit, déesse carthaginoise, transformée en "Tanat", puis Ana, qui deviendra Sainte Anne d'Auray !

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Puis Camille Busson fait appel à la toponymie : pour rechercher  l'origine et le sens propre d'un mot,  il faut faire abstraction des voyelles, qui n'interviennent que pour indiquer des variations sémantiques. On retrouve alors des racines araméennes communes aux Phéniciens et aux Hébreux. (Un phénomène semblable se retrouve de nos jours dans l'intrusion de mots anglais dans la langue française).

Busson propose pour le nom "Bretagne" la juxtaposition de deux noms : Barrat et Anac qui, en hébreux biblique signifient "Pays" et "Étain". De même pour "ker" dont il existe plus de 20 000 appellations en Bretagne et qui signifie le mur d'une agglomération, un mot employé dans la Bible.


Autre exemple : "b'dil" qui en langue sémito-punique porte le sens du mot "étain" et qui a donné son nom à la Vilaine, la rivière qui charrie l'étain ...


Et encore Camille Busson n'a pas évoqué le nom des lieux se terminant en "gat" et situés en façade maritime de la Bretagne, uniquement !

https://phenicienkersco.blogspot.com/2012/10/banque-des-osismes.html


En postface, il cite Winston Churchill : "Plus vous saurez regarder loin dans le passé, plus vous verrez loin dans le futur".